Le CDI de six mois

Un appel, enfin! Un CDI!!! Sur Paris, un salaire de misère (si on compte les 500€ par mois à rembourser, merci l'ESC), mais un CDI quand même. Un entretien en plein week-end du 14 juillet? Qu'à cela ne tienne, les frais ne sont pas remboursés.
Arrivé à Paris, me voilà vite déçu. Je ne suis même pas là pour rencontrer qui que ce soit, mais pour passer une épreuve écrite!
Ah, et puis UN DETAIL: "en fait, ce n'est plus un CDI mais un CDD de six mois, si vous n'êtes pas intéressé, vous pouvez partir."
On se calme, on remballe les insultes et on passe l'épreuve. Deux semaine plus tard, ça donne ça: " j’ai le regret de vous informer que nous ne donnerons malheureusement pas une suite favorable à votre candidature."
Pourquoi s'embêter à écrire quand on peut faire des copier-coller?

Vu cet aperçu de l'entreprise, ce n'est peut-être pas plus mal non?

C'est parti!

   Alors voilà, c'est parti, le grand jour est arrivé. Je quitte mon ESC (école supérieure de commerce s'il-vous-plaît) par la grande porte, on déroule un tapis rouge devant moi, tapis rouge qui m'amène directement aux portes d'une grande entreprise pleine de fric et prête à m'en donner plein, plein, plein...

En fait, non. J'ai même pas encore mon diplôme, il va falloir que je repasse dans mon école (supérieure de commerce) plusieurs fois pour rendre des dossiers à la con, passer des soutenances, gueuler parce que j'apprends une semaine avant la date limite qu'il faut rendre le dossier PAEI bis 12 en chinois sur papier à en-tête rose... Ouai, la logique, on est pas là pour ça, c'est une école de bizness ma bonne dame!

Bon, mais l'entreprise elle m'attend toujours quand même non?

Pas vraiment, vraiment pas, même! On dirait que le tapis rouge est légèrement décoloré, et qu'il n'y va pas en ligne droite. C'est donc toutes ces petites nuances de couleur merde et gadoue, ces petits détours sinueux que je me propose de raconter. En espérant qu'il y ait une fin.